Caractérisation des opérations de désimperméabilisation présentant les résultats de l’enquête menée dans le cadre du projet DESSERT
- Les opérations de désimperméabilisation investiguées
- Dates, lieux et surfaces des opérations de désimperméabilisation
- Objectifs et enjeux visés par les opérations de désimperméabilisation
- Une faible conservation des revêtements imperméables et des couches de matériaux sous-jaçents
- Caractérisation des sols avant désimperméabilisation
- Pour aller plus loin
En quoi consiste les opérations de désimperméabilisation de sols, réalisées dans le cadre de réaménagement urbains ?
La désimperméabilisation est initiée dans de nombreuses villes et s’applique à de nombreux contextes urbains. La méthode choisie dépend des objectifs et usages visés : gestion des eaux pluviales en tête, mais aussi lutte contre les îlots de chaleur urbain, aménités paysagères, etc. Micro-surface de trottoirs, section de voirie ou parcelle entière, cette approche est adaptée à la matrice urbaine contrainte et en augmente les usages et fonctionnalités. La désimperméabilisation s’applique surtout aux espaces de voiries (parking, trottoirs, place, …), faits de surfaces en enrobé bitumineux. La désimperméabilisation s’applique également à des reconversions de friches, aux réaménagements récents des cours d’écoles, ou encore à des opérations plus anecdotiques d’effacement d’allées d’espaces verts ou de loisirs. Les méthodes pour re-perméabiliser peuvent être des revêtements perméables, des ouvrages de gestion alternative des eaux pluviales, de la végétalisation sur sol par l’utilisation de terre végétale importée ou, plus rarement, par la réutilisation des matériaux initiaux.
Figure : Jardin des joyeux, Aubervilliers, France @WagonLandscaping. Désimperméabilisation d’un ancien parking reconverti en espace vert, avec réutilisation sur site des matériaux de voirie. De gauche à droite : état initial, mise en place, et état final végétalisé.
Figure : Flashcode garden, Courtrai, Belgique, @WagonLandscaping. Désimperméabilisation d’un ancien parking converti en place piétonne, sans réutilisation des matériaux sur place. De haut en bas et de gauche à droite : localisation des espaces à désimperméabiliser, découpe de l’enrobé bitumineux sans modification de nivellement, apport de terre amendée, végétalisation monospécifique.
Les opérations de désimperméabilisation investiguées
Selon Légifrance (2023), la désimperméabilisation consiste à supprimer un matériau de recouvrement imperméable d’un sol ou à remplacer ce dernier par un autre matériau, perméable.
Schéma explicatif de la désimperméabilisation :
Pour caractériser les opérations de désimperméabilisation, une enquête a été menée pendant 3 mois en 2021 dans le cadre du programme Dessert afin de collecter différents retours d’expérience de désimperméabilisation des sols. Plusieurs partenaires du programme ont aussi contribué en renseignant quelques opérations mises en œuvre par leur structure ont permis de recenser 61 retours d’expérience, venant de divers acteurs de l’aménagement (collectivités territoriales, paysagistes, entreprises de travaux, …).
Dates, lieux et surfaces des opérations de désimperméabilisation
Quelles répartitions des opérations de désimperméabilisation ?
Les opérations de désimperméabilisation étaient mises en œuvre dans des villes de toutes tailles, réparties sur tout le territoire français.
Figure : Localisation en Europe des opérations de désimperméabilisation collectées (n = 61) : (a) visualisation sur carte et (b) répartition des opérations entre les différentes tailles de villes.
Quelles surfaces sont désimperméabilisées ?
Les surfaces désimperméabilisées sont variables et dépendent du type de projet (friche, cours d’école, espace de voirie, …). Le ratio surface imperméabilisée initiale sur surface désimperméabilisée s’étend de moins de 5% à 100%, avec une médiane d’environ 20% et une moyenne d’environ 30%. Les surfaces de cours d’école par exemple ne sont que partiellement désimperméabilisées notamment afin de conserver des voies accès à forte portance (accès pompiers notamment).
Figure : a) Surfaces désimperméabilisées au sein des sites (n = 51) et (b) rapport entre la surface désimperméabilisée et la surface totale du site (n = 19).
Objectifs et usages visés par la désimperméabilisation
Quelles sont les objectifs des projets urbains incluant du descellement de sols ?
Si l’objectif premier était bien la gestion des eaux pluviales et de ruissellement, ce n’est pas systématiquement le cas et une large gamme de fonctions sont recherchées (e.g., confort climatique, biodiversité en ville, aspects sociaux). Le descellement consiste parfois en de petites mais multiples opérations, aboutissant à des espaces végétalisées pouvant contribuer à la biodiversité urbaine dépendamment de leur proximité, leur conception et leur gestion.
Figures (photos) : espaces de trottoirs désimperméabilisés et végétalisés de type micro-opération, à Nancy. @Claire Vieillard
Ces aménagements désimperméabilisés augmentent souvent le nombre d’usages d’un site, rendant l’espace multifonctionnel en combinant différentes solutions techniques : divers revêtements perméables, différentes structures de gestion alternative des eaux pluviales, de la végétalisation herbacée, arbustive, arborée, de la reconstitution de sol par apport de terre végétale, ou encore de la construction de sol avec divers déchets minéraux et organiques.
Une faible conservation des revêtements imperméables et des couches de matériaux sous-jacents
Quelles sont les méthodes de descellement et lesquelles sont prépondérantes ? Les matériaux de la voirie imperméable initiale sont-ils réutilisés sur place ou évacués ?
Il existe de nombreux revêtements imperméables de surface différents, mais la majorité des voiries motorisées sont réalisées avec de l’enrobé bitumineux (ou enrobé hydrocarboné). Les opérations de désimperméabilisation sont très majoritairement mises en œuvre sur des surfaces couvertes par ce type de revêtement imperméable. La désimperméabilisation peut également s’appliquer sur des surfaces pavés, bétonnées ou en stabilisé ; ces matériaux sont généralement exportés, mais dans de rares cas ils sont réutilisés pour un nouveau pavage ou pour du mélange terre-pierre. Pour un objectif de végétalisation urbaine, la méthode de désimperméabilisation implique quasi-systématiquement le remplacement de la couverture imperméable et des couches sous-jacentes par des matériaux importés (terre végétale, avec ou sans amendement, avec ou sans graves pour un mélange terre-pierre).
Caractérisation des sols avant désimperméabilisation
Les propriétés des sols imperméabilisés et des sols descellés sont encore peu connues. Les couches de sols désimperméabilisés ne sont pas ou peu caractérisées dans le cadre d’opération de descellement. Des études géotechniques sont réalisées dans environ la moitié des cas, alors que les études agronomiques et biologiques le sont très rarement. Pourtant, comme il est stratégique d’identifier les zones les plus appropriées pour la désimperméabilisation, la prise en compte des sols préexistants peut contribuer à prioriser les espaces à desceller et à minimiser les coûts économiques et environnementaux liés à leur re-fonctionnalisation.
En conclusion, ce travail a permis d’améliorer les connaissances sur la réalité des opérations de désimperméabilisation en France métropolitaine. Ce travail souligne également des lacunes de connaissances sur les caractéristiques des sols initialement scellés, et sur la qualité des fonctionnalités visées par la désimperméabilisation qui sont véritablement assurés. Le développement de connaissances sur ces sols urbains descellés et leurs bénéfices semble indispensable, et pourra aider les aménageurs urbains pour la mise en place de sols fertiles après descellement.
Pour aller plus loin
Accès à la source : https://www.ressources.plante-et-cite.fr/Record.htm?Record=19186713124919049959
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Données « Désimperméabilisation des sols urbains » : |
COTE : STH003 - DONNÉES MOBILISÉES : JPC096 PREMIÈRE PUBLICATION : 03 avril 2025 - DERNIÈRE ACTUALISATION : 2025
