État des lieux au printemps 2019 : les sites, la dynamique, les pratiques
- EcoJardin, label de gestion écologique
- Une diversité de sites labellisés, dont un grand nombre de « Parcs et squares »
- Des sites majoritairement gérés par des collectivités
- Des sites dans toutes les régions de France métropolitaine
- Deux stratégies adoptées pour la labellisation
- Une croissance continue depuis 2012
- Un socle commun de pratiques de gestion écologique
- Des dizaines de pratiques exemplaires mises en œuvre
- Pour aller plus loin
Au printemps 2019, 414 sites sont labellisés EcoJardin en France. Ce sont aux 2/3 des « Parcs et squares », même si toutes les catégories d’espaces verts sont représentées. Ils sont à 80% gérés par des collectivités (essentiellement des communes), les sites restants se partagent surtout entre entreprises privées, bailleurs et établissements éducatifs. Le label bénéficie d’une croissance continue et d’un renouvellement quasi systématique. L’ensemble des sites ont en commun des pratiques de gestion écologique (absence de sol à nu, de traitements avec des produits phytosanitaires…) qui sont les critères essentiels sans lesquels la labellisation n’est pas possible. Au-delà de ce socle commun, de nombreuses autres pratiques exemplaires sont mises en œuvre, pour lesquelles sont dégagées quelques tendances.
EcoJardin, label de gestion écologique
Depuis 2012, EcoJardin est un outil de reconnaissance et de communication en matière de gestion écologique des espaces verts. Il permet de valoriser le travail des jardiniers et gestionnaires et sensibilise les usagers aux problématiques du développement durable appliquées aux espaces paysagers.
Sont labellisables tous les types d’espaces verts, publics ou privés, gérés en régie ou par un prestataire extérieur, à partir du moment où ils ont un usage, que ce soit en accès libre (espaces publics…) ou restreint (réservés aux clients, aux résidents, aux salariés…). Exemples : parcs et jardins, espaces naturels, jardins familiaux, cimetières, mais aussi espaces d’accompagnement de résidences d’habitations, d’entreprises, de camping ou de sites d’hébergement de vacances, alignements d’arbres…
Les principes de base du label sont : Un label par site, qui s’assure toutefois que le gestionnaire du site est bien engagé dans une démarche globale de gestion écologique Des audits réalisés par des organismes externes compétents et indépendants et basés sur des grilles d’évaluation communes (un site = un audit) L’engagement dans une démarche d’amélioration continue.
L’organisation du label repose sur une gouvernance associant 3 parties indépendantes : Plante & Cité, propriétaire du label et qui en établit le référentiel avec l’appui d’un comité technique L’Agence régionale de la biodiversité (ARB) Île-de-France, animateur de la procédure d’attribution qui s’appuie sur un comité de labellisation pluraliste composé de représentants des collectivités territoriales, des entreprises, des scientifiques, des associations environnementales et de l’État Des organismes indépendants chargés de l’audit des sites présentés.
Une diversité de sites labellisés, dont un grand nombre de « Parcs et squares »
Les types de sites labellisés
La catégorie « Parcs et squares » compte pour près des 2/3 des sites labellisés (269 sur 414). Plusieurs raisons l’expliquent : ce sont les espaces les plus « faciles » pour la mise en œuvre de la gestion écologique (moins contraints que d’autres comme les cimetières par exemple), ce sont des espaces identifiables et parfois emblématiques tant pour les habitants que pour les gestionnaires / équipes d’entretien, et enfin, le label a bénéficié, dès sa conception, de partenariats forts avec des collectivités territoriales, principales gestionnaires de ce type de sites.
Le tiers restant se compose de plusieurs types de sites, dont les principaux sont les accompagnements d’habitations (44), les espaces naturels aménagés (33), les sièges d’entreprises (25), les établissements éducatifs (21) et les cimetières (17).
Des sites majoritairement gérés par des collectivités
Les sites labellisés, par type de gestionnaire
– Sont comptabilisés les 918 sites étant …
Les collectivités gèrent 80% des sites labellisés (333 sur 414), les entreprises privées et les bailleurs 18% (73 sur 414) et les établissements d’enseignement technique et agricole près de 5% (20 sur 414).
Un total de 92 gestionnaires différents se sont engagés dans le label : 50 collectivités, 20 établissements éducatifs, 20 entreprises et 2 particuliers. Les collectivités sont majoritairement des communes (41 sur 50) mais aussi des départements (4 sur 50) et des intercommunalités (5 sur 50). Les grandes collectivités sont les plus représentées. La catégorie des communes de taille inférieure à 20 000 hab. est la moins représentée (7 communes sur 41), Cornimont (88) étant la plus petite d’entre elles avec 3 546 hab.
50 Collectivités
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20 Entreprises
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20 Établissements éducatifs
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2 Particuliers
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Des sites dans toutes les régions de France métropolitaine
Les 428 sites ayant obtenu le label EcoJardin depuis 2012
– Sur la carte, pour chaque site : les dat …
La moitié des sites labellisés sont en Île-de-France (50 % avec 207 sites sur 414), suivies par la Nouvelle-Aquitaine (9 % avec 36 sites), la région Grand-Est (6 % avec 25 sites) et Auvergne-Rhône-Alpes (6 % avec 24 sites).
La concentration en Île-de-France s’explique notamment par le fait que la ville de Paris s’est engagée dans une labellisation de l’ensemble de ses parcs et jardins dans le cadre de son plan Biodiversité, mais aussi par une concentration naturelle plus forte de collectivités, de bailleurs sociaux et d’entreprises. L’exemple de la ville de Paris et l’action de l’ARB Ile-de-France (animateur du label) expliquent peut-être aussi l’engagement des gestionnaires franciliens.
Deux stratégies adoptées pour la labellisation
On observe deux stratégies distinctes adoptées par les collectivités aussi bien que les entreprises :
La labellisation de plusieurs sites, voire de l’ensemble du patrimoine
Exemples : la ville de Paris qui a fait labelliser tous ses parcs et jardins ; Cherbourg-Octeville (50) qui a fait labelliser l’ensemble de ses espaces en gestion (espaces verts, naturels, arbres, cimetières et espaces d’accompagnement).
La labellisation ponctuelle de sites emblématiques de leur territoire
On peut avancer plusieurs raisons pour expliquer cette seconde stratégie : lisibilité de l’action pour les habitants, choix de management d’équipes (un site labellisé par secteur), choix de labelliser différentes typologies (un parc, un espace naturel, un cimetière…) qui peut être utile pour faire progresser chacun d’entre eux sur les conseils de l’auditeur.
Une croissance continue depuis 2012
Nombre et statut des sites labellisés, année après année
Le nombre de sites labellisés est en constante hausse depuis la création du label en 2012 : de 56 labels décernés la première année, on compte aujourd’hui 414 sites labellisés (plus 14 non renouvelés soit 428).
Les collectivités sont toujours très présentes mais on constate depuis 2015 que les entreprises s’engagent de plus en plus dans la démarche et sont plus nombreuses à chaque session. Ainsi, en 2017, elles ont présenté environ la moitié des nouveaux sites labellisés.
Une baisse du nombre de candidatures a été constatée en 2016. Elle s’explique en partie par le fait que de nombreuses collectivités déjà engagées ont concentré leurs efforts sur la démarche de renouvellement du label obtenu pour leur(s) site(s) en 2012 plutôt que sur la présentation de nouveaux sites.
Le taux de renouvellement atteint 95 % pour les sites labellisés en 2012, 94% pour ceux de 2013 et 74% pour ceux de 2014 (bilan provisoire en sachant qu’une partie sera examinée au comité de labellisation de juin 2018). Ce fort taux de renouvellement est confirmé par les témoignages des gestionnaires qui voient dans EcoJardin un outil de management des équipes, de traçabilité des pratiques et d’amélioration continue.
Quatorze sites ont renoncé à renouveler le label (à partir de 2015, environ 3 par an) soit pour des raisons de coût soit par choix de se tourner vers un label touristique.
Rappel : la première labellisation est valable pour 3 ans, le renouvellement est valable pour 5 ans.
Un socle commun de pratiques de gestion écologique
Tous les sites EcoJardin respectent les critères essentiels suivants, sans lesquels la labellisation est impossible : Absence de sol à nu (sauf pour des motifs écologiques ou cultuels dans le cas des cimetières) Évaluation des besoins en eau en fonction du climat, du sol et des plantes (pas d’arrosage dans le cas des espaces naturels aménagés) Fontaines en circuits fermés (sauf pour des raisons sanitaires) Irrigation des murs végétalisés en circuit fermé (nouveau critère 2018) Mesures de préservation de la biodiversité Absence de traitements avec des produits phytosanitaires Mesures de réductions des déchets verts Présence d’un plan de formation des agents avec des thématiques écologiques.
Des dizaines de pratiques exemplaires mises en œuvre
Mise en œuvre de pratiques exemplaires sur les sites EcoJardin
– Toutes les pratiques évaluées par le label ne sont pas retranscrites ici. Pour plus d’informations : Micand A., Larramendy S., 2018. Référentiel EcoJardin, …
Ce graphique présente une sélection de pratiques menées dans les sites labellisés, en plus du socle minimal représenté par les critères essentiels exposés plus haut. Elles sont classées par domaine d’intervention : Eau, Faune/Flore, Formation, Matériaux et mobiliers/Matériels et engins, Planification et intégration du site, Publics et Sols. Pour chacun, nous avançons ici quelques tendances observées et des retours de gestionnaires.
Eau
Tous types d’espaces confondus, on note que la moitié des sites EcoJardin n’ont pas recours à l’arrosage (sauf dans des cas très ponctuels comme l’arrosage à la plantation). On observe également que la tolérance pour l’herbe jaunie en période estivale est courante. Elle est pratiquée dans les trois quarts des sites (73%).
Faune/Flore
Tailles adaptées aux arbres et arbustes en fonction de leur floraison et de leur fructification, valorisation des déchets verts sur site, recours aux plantes indigènes sont quelques-unes des pratiques qui sont largement répandues (entre 87 et 97% des sites). Par contre, on note que le suivi régulier de la flore et de la faune n’est réalisé que dans la moitié des sites (57% et 50%). La réalisation d’inventaires plus réguliers constitue ainsi un des leviers d’amélioration des pratiques.
Formation
Les témoignages des gestionnaires font état de la difficulté de renouveler l’objet des formations au bout de 3 ans (durée du label). Le volume important de formations réglementaires et sécuritaires obligatoires pour les agents complique parfois l’accès à des formations spécifiques en lien avec la gestion écologique.
Matériaux et mobiliers / Matériels et engins
Certaines mesures sont difficiles à mettre en œuvre car elles sont transversales à plusieurs services et nécessitent une coordination, comme par exemple la mutualisation du matériel ou ce qui touche à l’éclairage. Sur ce dernier point, notons que certains gestionnaires font le choix de ne pas éclairer le site de façon à préserver l’équilibre de la faune.
Planification et intégration du site
L’entrée dans le label nécessite de formaliser par écrit et sur plan ses pratiques de gestion différenciée, ses objectifs paysagers (pièces nécessaires pour le dossier de candidature). Cet aspect de formalisation facilite le suivi des pratiques et l’échange entre les jardiniers.
Publics
On observe que dans les sites EcoJardin, l’effort de relation aux usagers est très important. Sur plus de 80% des sites on observe des actions à destination des usagers : agents au contact du public, mise à disposition de documentations pédagogiques expliquant l’évolution des pratiques de gestion des espaces verts, actions de sensibilisation à l’écologie comme des visites…
Sols
Les pratiques de gestion en ce domaine sont généralement très bonnes : limitation au maximum du travail du sol, mise en place de techniques alternatives afin de limiter le désherbage… L’effort d’amélioration continue concerne plus la connaissance des sols et notamment celle de la biodiversité des sols.
Pour aller plus loin
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COTE : STH001 - DONNÉES MOBILISÉES : JPC031 JPC049 JPC074 JPC075 PREMIÈRE PUBLICATION : 24 mars 2018 - DERNIÈRE ACTUALISATION : 25 avril 2019
– Sont comptabilisés les 918 sites étant …