Manuel, thermique, chimique : connaître et maîtriser le coût annuel du désherbage
- Les techniques de désherbage investiguées
- La main d’œuvre, poste de dépense principal du désherbage
- Une grande diversité de pratiques, pour des temps de travaux annuels très variables
- Le coût annuel du désherbage et ses déterminants
- Leviers d’action pour la maîtrise du coût annuel du désherbage
- Pour aller plus loin
Les techniques alternatives aux produits phytosanitaires coûtent-elles plus cher ? Tout dépend du contexte d’intervention, de la maîtrise technique du personnel de terrain et de la capacité du gestionnaire à intervenir au bon moment pour désherber. Le coût du désherbage est essentiellement lié à la main d’œuvre et donc au temps passé sur le terrain, qui peut être optimisé grâce à la formation, une organisation du travail adaptée et la définition d’objectifs de gestion clairs.
Les techniques de désherbage investiguées
Il existe plusieurs procédés de désherbage, chacun offrant une diversité d’appareils et de possibilités. Le tableau ci-dessous permet de les repérer par famille et par gabarit (état des lieux réalisé en 2015).
Les informations en notre possession nous permettent de traiter ici les cas du désherbage chimique par pulvérisation d’une spécialité à base de glyphosate, puis thermique par application d’une flamme directe, et enfin manuel avec ou sans outils à main.
De plus, on considère ici que l’objectif recherché est le « zéro herbe » : on se place dans un contexte de désherbage total.
Panorama de matériels de désherbage (2015)
Exemples de situations de désherbage (Plante & Cité, Pauline Laïlle, observatoire Compamed ZNA, 2011)
La main d’œuvre, poste de dépense principal du désherbage
Afin de mieux comprendre les marges de manœuvre pour l’optimisation du coût du désherbage, on se pose les questions suivantes :
- Quels sont les postes de dépenses associés au désherbage ?
- Qu’est-ce qui pèse le plus lourd dans le coût d’une intervention ?
- La répartition des dépenses varie-t-elle selon la technique de désherbage utilisée ?
A l’échelle d’une intervention de désherbage, la main d’œuvre représente 60 à 99 % des coûts, quelle que soit la technique employée. Les intrants constituent le second poste de dépense pour les techniques alternatives (eau : jusqu’à 20% du coût d’une intervention thermique ; gaz : jusqu’à 1/3 du coût d’une intervention au brûleur ; carburant : jusqu’à 20% du coût d’une intervention mécanique).
Postes de dépenses par méthode de désherbage
[2] Plante & Cité, Conditions technico-économiques du passage au ‘zéro phyto’, 2017
[2] Plante & Cité, Syrphea Conseil [Co-financeur : Ecophyto (AFB)]
Une grande diversité de pratiques, pour des temps de travaux annuels très variables
Pour le désherbage, le temps de travail annuel est la somme des temps de travaux pour chaque intervention. La vitesse de passage va donc jouer un rôle, ainsi que la fréquence d’intervention. Ces deux variables sont des informations clés, pour l’anticipation de l’organisation du travail autant que du coût du désherbage.
La vitesse d’intervention
Elle dépend de nombreux paramètres : le procédé de désherbage, le type de matériel, la quantité de végétation présente, la météo, l’opérateur… Il ne paraît pas pertinent d’en proposer des valeurs moyennes, chaque situation représentant un cas particulier.
La fréquence d’intervention
Elle dépend en premier lieu de la technique de désherbage choisie : on intervient en moyenne plus fréquemment pour désherber au brûleur qu’en manuel ou en chimique. De manière moins importante mais néanmoins significative, elle dépend aussi de l’objectif de gestion que l’on se fixe. On interviendra ainsi plus souvent si l’exigence de rendu est élevée.
Nombre annuel d’interventions, par technique de désherbage
[2] Plante & Cité, Conditions technico-économiques du passage au ‘zéro phyto’, 2017
[2] Plante & Cité, Syrphea Conseil [Co-financeur : Ecophyto (AFB)]
– Les sites observés sont de type cheminements perméable ou imperméable, soumis au désherbage total au moment de l’observation. Ils sont gérés par une …
Le coût annuel du désherbage et ses déterminants
Coût annuel, par technique de désherbage
[2] Plante & Cité, Conditions technico-économiques du passage au ‘zéro phyto’, 2017
[2] Plante & Cité, Syrphea Conseil [Co-financeur : Ecophyto (AFB)]
– Les sites observés sont de type cheminement perméable ou imperméable, soumis au désherbage total au moment de l’observation. Ils sont gérés par une …
Dans une situation donnée, la modélisation montre que le coût annuel du désherbage est principalement déterminé par l’état du site avant intervention, représenté dans nos analyses par la quantité de végétation présente au moment de l’intervention. Ce paramètre reflète les objectifs de gestion et l’organisation du gestionnaire. On peut penser que la quantité de végétation détermine le temps passé à désherber, peu importe la technique employée.
Soulignons que les variations de coûts entre les techniques sont réelles, mais paraissent secondaires par rapport au contexte d’intervention.
Les caractéristiques du site en revanche (dimension du site, revêtement perméable ou imperméable) n’affectent pas le coût total de manière significative.
Leviers d’action pour la maîtrise du coût annuel du désherbage
La maîtrise du matériel
Un matériel connu et maîtrisé sera utilisé au plus juste de sa performance et les consommations s’en retrouveront optimisées.
Exemple du brûleur : on constate que le juste fonctionnement du désherbage thermique est parfois méconnu. L’application de chaleur sur la plante doit suffire à tuer ses parties aériennes, qui présentent ensuite un aspect de « salade cuite » (la feuille garde l’empreinte du doigt quand on la pince). Mais nul besoin d’aller jusqu’à brûler ou carboniser la végétation : cette pratique engendre une consommation inutile de gaz. A l’inverse, un passage trop superficiel aura pour conséquence une reprise plus rapide de la végétation et un second passage plus précoce, affectant cette fois le nombre annuel d’interventions.
Les seuils d’intervention
La présence de végétation indésirable affecte le rendu esthétique mais aussi les usages, la praticabilité, la sécurité. En fonction de ces paramètres, différentes intensités de gestion pourront être choisies.
La maîtrise des coûts de désherbage sera facilitée par la capacité à définir ces seuils et à les respecter. Ainsi, une intervention précoce, alors que l’herbe pourrait être encore tolérée, engendrera le risque d’ajouter une intervention supplémentaire sur l’année, qui aurait pu être évitée. De même, une intervention tardive consommera plus de main d’œuvre afin de supprimer une végétation trop développée par rapport à ce qu’on est en mesure d’accepter à cet endroit.
L’efficacité du désherbage
Une intervention maîtrisée tient aussi à la technicité de l’opérateur et à l’adéquation du matériel employé. La formation est ici indispensable, de même qu’une organisation du travail permettant le transfert des connaissances techniques entre les travailleurs. Le choix des appareils adaptés peut être orienté par le procédé choisi (en fonction des critères de choix locaux, qui peuvent être variés : maniabilité, complexité, coût à l’achat, impact environnemental, impact sur la santé des travailleurs…) et la nature des sites à désherber (l’accessibilité d’un site affecte le gabarit des appareils et matériels potentiellement employables, la nature du sol ou du revêtement affecte le choix de la technique ou de l’outil).
Pour aller plus loin
Accès aux sources :
- Programme COMPAMED ZNA : Observatoire des pratiques, 2011 ; Évaluation des coûts, 2013
- Conditions technico-économiques du passage au « zéro phyto », Plante & Cité, 2017
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Mieux intégrer la flore spontanée en ville : pour une approche écologique du désherbage. 2015, 67p. Conditions technico-économiques du passage au « zéro phyto » :
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COMPAMED ZNA : Comparaison des méthodes de désherbage
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COTE : STH002 - DONNÉES MOBILISÉES : JPC093 JPC094 JPC095 PREMIÈRE PUBLICATION : 23 janv. 2019 - DERNIÈRE ACTUALISATION : 23 janv. 2019
– Les sites suivis pour cette analyse sont de type cheminements perméable ou imperméable, soumis au désher …